Profanation de la Butte Rouge. : 500 personnes ont rendu hommage aux martyrs.

Suite à la profanation du site mémoriel de la Butte Rouge en l’Hermitage-Lorge par des tags néonazis et antisémites dans la nuit du 14 au 15 juillet 2023, la commune de Plœuc-l’Hermitage a organisé vendredi 21 juillet une cérémonie patriotique présidée par Stéphane Rouvé, Préfet des Côtes d’Armor.

L’intervention de Thibaut Guignard :

Monsieur le Préfet,

Mesdames, Messieurs les élus,

Monseigneur,

Mesdames, Messieurs les Représentants du monde combattant,

Mesdames, Messieurs,

Juillet 1944. Ils sont morts, la terre dans la bouche, les mains dans le dos, torturés pendant des jours. 

Pourtant, ils sont libres. 

Juillet 2023. Eux vivent, bombes de peinture à la main, idées nauséabondes en tête. 

Pourtant, déchus de leur humanité. 

Aujourd’hui, se souvenir des 55 martyrs de la Forêt de Lorge, enfants de la Bretagne, c’est leur donner une autre vie.

Ce monument, profané, souillé, est le symbole de nos grands-pères et de nos grands-mères, qui ont choisi de se lever face à l’horreur.

Il est le symbole de ces héros anonymes, ces personnes ordinaires que rien ne prédestinait à devenir les défenseurs de notre liberté. 

Des gens comme vous et moi, qui ont risqué tout ce qu’ils avaient, y compris leur vie, pour défendre ce que nous chérissons le plus : 

  • notre dignité ;
  • notre liberté ;
  • notre France.

Ces héros de l’ombre, ces femmes et ces hommes, n’étaient pas des soldats, mais des enseignants, des cultivateurs, des ouvriers, des filles et des fils. 

Ils n’avaient pas d’armes, mais ils avaient leur courage, leur détermination, leur foi et leur amour pour la France. 

Ils n’avaient pas de médailles, mais ils avaient leur honneur, leur fierté, Dieu et leur esprit de résistance.

La Résistance française, c’est l’histoire :

  • de notre nation qui a su se relever derrière le Général de Gaulle, qui a su se battre, qui a su résister ;
  • de notre peuple qui a su montrer au monde entier que la liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas de vains mots, mais des principes pour lesquels ils ont été prêts à donner leur vie.

La Résistance française, c’est l’histoire :

  • de ces moments où, malgré la peur, malgré les ténèbres, ils ont choisi l’espoir ; 
  • de ces moments où, malgré la haine, ils ont choisi l’amour ;
  • de ces moments où, malgré les divisions, les trahisons, ils ont choisi l’unité. 

La Résistance française, c’est l’histoire :

  • de ces milliers de voix qui ont chanté la Marseillaise dans les forêts sombres et silencieuses ;
  • de ces milliers de mains tendues dans l’obscurité ;
  • de ces milliers de cœurs … battant à l’unisson. 

Aujourd’hui, face à cette profanation, rendons hommage à ces héros de l’ombre, à ces femmes et à ces hommes qui ont fait preuve d’un courage et d’une détermination sans faille. 

Et face à l’ignominie des inscriptions antisémites qui ont souillé ce lieu de mémoire, disons le haut et fort : l’antisémitisme est une insulte à notre humanité et à la mémoire de nos héros. Nous ne le tolérerons jamais. Nous le combattrons avec toute notre force, avec toute notre détermination avec toute notre indignation.

Mesdames, Messieurs,

Souvenons-nous d’eux, non pas comme des figures historiques lointaines, mais comme des exemples vivants, contemporains, de ce que signifie… aimer son pays. 

Souvenons-nous d’eux, non pas comme des héros inaccessibles, mais comme des êtres humains qui ont fait un choix – le choix de la liberté.

Nous leur devons notre liberté, notre démocratie, notre République. 

Nous leur devons notre respect, notre reconnaissance, notre mémoire.

Alors, souvenons-nous des 55 martyrs de la Butte Rouge. 

Et faisons en sorte que leur esprit continue de vivre en nous, en nos enfants et en nos petits-enfants, pour que jamais nous n’oublions que la liberté est un bien précieux, qu’il faut :

  • toujours défendre ;
  • toujours protéger ;
  • toujours chérir.

Alors, souvenons-nous des 55 martyrs de la Butte Rouge.

Et que pas un point du territoire national – de l’Hermitage-Lorge à Saint-Marcel en passant par les maquis du Vercors et du Ventoux, ne se dérobe à l’impérieux devoir de mémoire.

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