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Merci !

La situation que traverse notre pays est grave et inédite. L’épidémie de COVID-19 a entrainé une crise sanitaire majeur à laquelle succèdera une crise économique et sociale.

Dans cette période si difficile pour les plus fragiles, je tiens à saluer l’engagement des agents des EHPAD et lieux de vie pour personnes en situation de handicap. Leur travail est remarquable et permet aux résidents de supporter, tant bien que mal, le confinement.

Saluons aussi le travail des agents des CIAS (Centres Intercommunaux d’Action Sociale) qui interviennent au domicile de nos ainés pour assurer les soins, les repas…en veillant bien à préserver leur santé.

Enfin, remercions les soignants qui tiennent bon, en première ligne sur le front de l’épidémie, dans les hôpitaux. Et bien d’autres métiers essentiels : hôtesses de caisse, chauffeurs routiers, commerçants, artisans, vétérinaires…

Les initiatives solidaires sont nombreuses dans nos communes. Particuliers, associations, artistes, commerçants … tous font preuve de solidarité et d’entraide.

Ces circonstances nous rappellent que la commune est bien plus qu’une simple organisation administrative. La commune est, avant tout, une communauté humaine.

« Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux » pour reprendre les propos du Président de la République. 

Il nous faudra alors gérer le déconfinement en acceptant de changer nos comportements, de mettre en place de nouvelles organisations et en donnant une priorité à la sécurité sanitaire.  

En attendant ces jours meilleurs, je souhaite le meilleur pour vous et vos proches. Prenez soins de vous. Restez chez vous !

2019 : investir les territoires et renouveler la démocratie

2018 nous a rappelé l’engagement de nos armées et des forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme qui doit demeurer une priorité nationale et européenne et renforcer l’autonomie stratégique européenne. En effet, l’attentat de Strasbourg le 11 décembre 2018 revendiqué par le groupe État islamique, qui a fait 5 morts et 11 blessés, a une nouvelle fois endeuillé la France. Les fondamentalistes attentent à notre culture, à notre art de vivre, aux lieux symboliques de notre Nation, et à ce qui évoque particulièrement la vie : Le Bataclan à Paris, la Promenade des Anglais à Nice, le Marché de Noël de Strasbourg.

2018 a également vu naître le mouvement des « Gilets Jaunes », qui a souligné et souligne le mal-vivre de bon nombre de nos concitoyens depuis plusieurs décennies, notamment dans les territoires ruraux. Les revendications des « Gilets Jaunes » ne sont pas uniquement celles des « automobilistes en colère », ce sont celles d’une France péri-urbaine, rurale et ultramarine que la loi sur les métropoles et les politiques publiques successives ont particulièrement oubliée. Si certaines revendications sont légitimes, telles qu’une juste considération de tous les territoires et de leur potentiel, la violence envers les personnes et les biens publics, ainsi que le blocage de l’économie doivent cesser.

2019 a l’ambition de réconcilier les Français avec les institutions. Vanik Berberian, le Président de l’Association des Maires Ruraux de France a ainsi entrepris de présenter à l’exécutif les doléances collectées par les maires. Dans l’esprit des consultations citoyennes sur l’Europe, le « grand débat national » devrait permettre aux Français et aux territoires de porter leurs idées et propositions ayant trait à la fiscalité, à l’organisation de l’État et des services publics, à l’écologie et à la démocratie.

Si le grand débat national sera l’occasion d’aborder nos problématiques, il pourra aussi valoriser les réussites passées et à venir de nos territoires, notamment ruraux, et montrer la nécessité d’investir ces derniers. Le programme européen de développement rural Leader pourra notamment être abordé, offrant l’opportunité de structurer démocratiquement le projet européen : il assure une présence et une visibilité de l’Europe dans chaque commune, dans chaque village européen. A ce titre, la couverture médicale, le déploiement de la fibre, la présence des services publics, les mobilités, l’offre culturelle, la transition énergétique, ou l’alimentation durable pourront être évoqués au travers des quatre thèmes de ce débat.

Si le grand débat est prometteur, il est aussi salutaire à l’horizon d’un scrutin rendu décisif par les désaveux successifs des peuples européens lors du référendum de 2005, des élections européennes de 2014, et du BREXIT. La France doit porter des politiques publiques européennes favorables aux territoires ruraux, et mettre l’accent sur la politique de cohésion en ces temps troublés.

Ne faisons pas des Champs-Elysées, le cimetière de notre République

Il devenait urgent d’entendre la colère des « Gilets jaunes » survenue depuis la prévision d’une hausse brutale des taxes sur le carburant, l’électricité et le gaz, ainsi que du durcissement du contrôle technique en novembre dernier.

Le Président de la République et le Premier Ministre ont entendu la colère populaire et y ont répondu par une annulation de ces augmentations.

Mais les revendications des « Gilets Jaunes » ne sont pas que celles des « automobilistes en colère », ce sont celles d’une France péri-urbaine, rurale et ultramarine que la loi sur les métropoles et les politiques publiques successives ont particulièrement isolé.

C’est pourquoi, je prendrai ma part, en tant qu’élu local, à la large consultation proposée par le Premier Ministre en vue de promouvoir une juste place de ces territoires de plus en plus tentés par les votes extrémistes et dont l’Europe est trop souvent le bouc-émissaire.

Si l’impôt est un outil incitatif pour changer le comportement des consommateurs et des citoyens, l’offre l’est aussi. Ainsi, la réouverture de petites lignes de train dans les campagnes ou l’aide à l’achat de véhicules propres doivent être envisagées comme solutions alternatives de mobilité, poursuivant le désendettement écologique. De même, il serait intéressant et urgent d’adopter un véritable plan d’investissement dédié au logement permettant de lutter contre les « passoires énergétiques » et de généraliser le photovoltaïque individuel issu d’une filière française, par exemple.

Il est désormais nécessaire de mettre un terme à la violence et d’ouvrir un dialogue entre l’exécutif et les « Gilets jaunes », ce qui nécessite une structuration de ce mouvement, au nom de l’ordre public, de la concertation démocratique et des intérêts économiques français.

Tous les politiques responsables appellent aujourd’hui à l’apaisement. Samedi, ne sombrons pas dans la violence. Nous devons retrouver l’unité nationale. Ne laissons pas l’ultragauche et l’ultradroite s’attaquer aux fondements de la Nation. Ne faisons pas des Champs-Elysées, le cimetière de notre République.

Les territoires à la conquête de l’identité culturelle européenne

« La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. » déclamait André Malraux dans son discours d’ « Hommage à la Grèce »  en 1959 à Athènes, soulignant la nécessité de rendre accessible les œuvres universelles au plus grand nombre.

Offrons au plus grand nombre, et notamment aux territoires ruraux d’Hexagone, d’Outre-mer, et d’Europe, les mêmes possibilités culturelles que celles proposées en ville. Un habitant rural bénéficie en effet de 15€ annuels de politique publique culturelle, quand un Francilien profite d’un budget de 139€ par an. Une nouvelle étape de la « décentralisation culturelle » ou de « la culture près de chez vous » amorcée hier apparaît aujourd’hui particulièrement nécessaire pour résorber cette inégalité des droits culturels.

Les territoires, notamment ruraux, qualifiés de « zones blanches culturelles » doivent être des acteurs de premier plan dans cette reconquête culturelle. Érigée en priorité politique des ruralités, et soluble dans les projets de territoire, la culture nourrit l’âme et l’ouverture de ces territoires. C’est l’ambition du Festival littéraire Ouïr’Lire, 1er festival du livre en musique organisé par la commune de Plœuc-l’Hermitage en partenariat avec une maison d’édition en résidence dans la commune « La Gidouille » et la Médiathèque Louis Guilloux les 24 et 25 novembre dernier. C’est aussi l’ambition des acteurs locaux mobilisés au premier rang desquels les bénévoles, atout majeur des ruralités et grâce auxquels la Bretagne est une terre de culture.

Partagée et investie, la culture est une opportunité de contribuer à refonder le projet européen. Complémentaire du Relais Culture Europe qui soutient les innovations culturelles, le programme européen de développement rural Leader constitue un outil de financement mobilisable pour accompagner cette reconquête culturelle européenne dans les territoires. Si proposer les mêmes opportunités culturelles aux territoires et aux villes est nécessaire, c’est aussi particulièrement urgent à l’heure du péril européen pour « nous autres, civilisations », qui comme le dit Paul Valéry « savons maintenant que nous sommes mortelles ».