Première collectivité des Côtes d’Armor à adhérer à Agriculteurs de Bretagne, Ploeuc-L’Hermitage a signé mardi soir une charte de soutien à l’association. Convaincue que l’agriculture est vitale pour l’avenir de la région, la commune rurale versera ainsi 420€ par an, soit 10 centimes par habitant et par an, à Agriculteurs de Bretagne.
Les Côtes d’Armor, territoire d’agriculture
D’après Armorstat, le département des Côtes d’Armor est le 7ème département français en termes d’actifs agricoles. En 2014, les 7 921 exploitations agricoles costarmoricaines actives employaient 18 687 actifs, soit 27 % des actifs agricoles bretons.
La part des agriculteurs dans le total des actifs du département est estimée à 7,3%, proportion nettement supérieure à celle constatée en Bretagne (4,4%) et en France métropolitaine (2,5%).
Le maire de Ploeuc-L’Hermitage a rappelé l’importance de la filière agricole dans la commune qui compte 58 exploitations produisant du lait, des céréales, du porc et des pommes de terre, dont la traditionnelle Belle du Lié.
Une image positive de l’agriculture bretonne
Selon deux études menées par l’association, près de la moitié des agriculteurs pense que les Bretons ont une perception négative d’eux, alors que 82 % des Bretons les perçoit positivement. Quant aux Français, ils sont 86 % à avoir une bonne image de leurs agriculteurs. Premier levier de développement régional, la filière agricole et agroalimentaire bretonne bénéficie à trois millions de Bretons, ce que l’association Agriculteurs de Bretagne met en avant dans un discours progressiste.
L’association est animée par la volonté de rétablir le dialogue entre agriculteurs et Bretons, ces derniers souhaitant améliorer leur connaissance et leur compréhension de l’agriculture et de ses enjeux. Les actions de sensibilisation des Agriculteurs de Bretagne sont multiples et ciblées : au Roudourou, au Stade Rennais, sur la Route du Rhum, lors de portes ouvertes dans les exploitations, mais aussi sur les réseaux sociaux grâce aux témoignages d’agriculteurs.
Le défi de la « souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle »
Le Conseil départemental des Côtes d’Armor mène une politique agricole volontariste, comme l’a souligné Loic Roscouet, conseiller départemental délégué à l’agriculture : « Nous soutenons le laboratoire public d’analyse Labocea et la filière équine qui soutient le cheval breton par exemple. Nous proposons aussi un outil, Agrilocal, qui met en relation les acheteurs de la restauration collective avec les agriculteurs qui vendent en circuit courts». Agrilocal permet ainsi à Ploeuc-L’Hermitage de proposer des produits biologiques et locaux dans les 700 repas préparés par la cuisine municipale.
Thibaut Guignard a rappelé le rôle capital que jouent les territoires agricoles, notamment dans le façonnement du territoire national et européen, la création d’emplois, et l’alimentation durable. L’alimentation durable bénéficie d’une attention particulière à l’heure de la réinvention de la PAC, une politique européenne historique et dédiée aux territoires. Si le premier pilier de la PAC est consacré à l’agriculture, le second pilier, celui du développement rural, mériterait également un juste investissement au vu du potentiel des territoires, notamment en matière d’alimentation durable.