2018 nous a rappelé l’engagement de nos armées et des forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme qui doit demeurer une priorité nationale et européenne et renforcer l’autonomie stratégique européenne. En effet, l’attentat de Strasbourg le 11 décembre 2018 revendiqué par le groupe État islamique, qui a fait 5 morts et 11 blessés, a une nouvelle fois endeuillé la France. Les fondamentalistes attentent à notre culture, à notre art de vivre, aux lieux symboliques de notre Nation, et à ce qui évoque particulièrement la vie : Le Bataclan à Paris, la Promenade des Anglais à Nice, le Marché de Noël de Strasbourg.
2018 a également vu naître le mouvement des « Gilets Jaunes », qui a souligné et souligne le mal-vivre de bon nombre de nos concitoyens depuis plusieurs décennies, notamment dans les territoires ruraux. Les revendications des « Gilets Jaunes » ne sont pas uniquement celles des « automobilistes en colère », ce sont celles d’une France péri-urbaine, rurale et ultramarine que la loi sur les métropoles et les politiques publiques successives ont particulièrement oubliée. Si certaines revendications sont légitimes, telles qu’une juste considération de tous les territoires et de leur potentiel, la violence envers les personnes et les biens publics, ainsi que le blocage de l’économie doivent cesser.
2019 a l’ambition de réconcilier les Français avec les institutions. Vanik Berberian, le Président de l’Association des Maires Ruraux de France a ainsi entrepris de présenter à l’exécutif les doléances collectées par les maires. Dans l’esprit des consultations citoyennes sur l’Europe, le « grand débat national » devrait permettre aux Français et aux territoires de porter leurs idées et propositions ayant trait à la fiscalité, à l’organisation de l’État et des services publics, à l’écologie et à la démocratie.
Si le grand débat national sera l’occasion d’aborder nos problématiques, il pourra aussi valoriser les réussites passées et à venir de nos territoires, notamment ruraux, et montrer la nécessité d’investir ces derniers. Le programme européen de développement rural Leader pourra notamment être abordé, offrant l’opportunité de structurer démocratiquement le projet européen : il assure une présence et une visibilité de l’Europe dans chaque commune, dans chaque village européen. A ce titre, la couverture médicale, le déploiement de la fibre, la présence des services publics, les mobilités, l’offre culturelle, la transition énergétique, ou l’alimentation durable pourront être évoqués au travers des quatre thèmes de ce débat.
Si le grand débat est prometteur, il est aussi salutaire à l’horizon d’un scrutin rendu décisif par les désaveux successifs des peuples européens lors du référendum de 2005, des élections européennes de 2014, et du BREXIT. La France doit porter des politiques publiques européennes favorables aux territoires ruraux, et mettre l’accent sur la politique de cohésion en ces temps troublés.