« La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. » déclamait André Malraux dans son discours d’ « Hommage à la Grèce » en 1959 à Athènes, soulignant la nécessité de rendre accessible les œuvres universelles au plus grand nombre.
Offrons au plus grand nombre, et notamment aux territoires ruraux d’Hexagone, d’Outre-mer, et d’Europe, les mêmes possibilités culturelles que celles proposées en ville. Un habitant rural bénéficie en effet de 15€ annuels de politique publique culturelle, quand un Francilien profite d’un budget de 139€ par an. Une nouvelle étape de la « décentralisation culturelle » ou de « la culture près de chez vous » amorcée hier apparaît aujourd’hui particulièrement nécessaire pour résorber cette inégalité des droits culturels.
Les territoires, notamment ruraux, qualifiés de « zones blanches culturelles » doivent être des acteurs de premier plan dans cette reconquête culturelle. Érigée en priorité politique des ruralités, et soluble dans les projets de territoire, la culture nourrit l’âme et l’ouverture de ces territoires. C’est l’ambition du Festival littéraire Ouïr’Lire, 1er festival du livre en musique organisé par la commune de Plœuc-l’Hermitage en partenariat avec une maison d’édition en résidence dans la commune « La Gidouille » et la Médiathèque Louis Guilloux les 24 et 25 novembre dernier. C’est aussi l’ambition des acteurs locaux mobilisés au premier rang desquels les bénévoles, atout majeur des ruralités et grâce auxquels la Bretagne est une terre de culture.
Partagée et investie, la culture est une opportunité de contribuer à refonder le projet européen. Complémentaire du Relais Culture Europe qui soutient les innovations culturelles, le programme européen de développement rural Leader constitue un outil de financement mobilisable pour accompagner cette reconquête culturelle européenne dans les territoires. Si proposer les mêmes opportunités culturelles aux territoires et aux villes est nécessaire, c’est aussi particulièrement urgent à l’heure du péril européen pour « nous autres, civilisations », qui comme le dit Paul Valéry « savons maintenant que nous sommes mortelles ».