Archives par étiquette : Europe

Mission ruralité du gouvernement : Thibaut Guignard auditionné par la Ministre de la Cohésion des territoires

Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires, a initié au mois de mars une mission sur la ruralité chargée d’élaborer un « agenda rural« , feuille de route du gouvernement pour la ruralité d’ici 2022. A deux reprises, en sa qualité de membre du Comité Directeur de l’AMF, puis de Président de Leader France, Thibaut Guignard a été auditionné le mercredi 15 mai, contribuant ainsi aux travaux de la mission ruralité.

Le logement

Thibaut Guignard a dans un premier temps abordé « la problématique de la production de logements abordables dans les zones rurales qui ne disposent pas de dispositif incitatif comme pour les villes. Le maire de Ploeuc-L’Hermitage a ensuite soulevé la question de l’urbanisme et des injonctions contradictoires des lois et schémas en milieu rural. « Par exemple, on nous demande de densifier l’habitat mais on nous interdit de construire dans les dents creuses des villages à l’extérieur des bourgs ».

La sécurité

« Nous avons aussi en campagne des problèmes d’insécurité : petite délinquance, cambriolages … Or, les regroupements de brigades sont trop grands et les gendarmes ne sont pas assez nombreux »

L’accessibilité des services aux publics

Thibaut Guignard a salué l’annonce d’Emmanuel Macron qui souhaite l’ouverture de 500 « Maisons France services » dans les territoires, mais a toutefois précisé qu’il ne faudrait pas calquer un modèle unique pensé à Paris. Thibaut Guignard préconise de s’appuyer sur ce qui est déjà fait dans les territoires par ses acteurs que sont les collectivités, Familles Rurales, les MJC, etc.

Les ruralités et l’Europe : vers un Agenda Rural Européen

Puis l’après-midi, celui qui est aussi président de la fédération nationale des territoires ruraux engagés dans le programme européen Leader est intervenu sur les ruralités et l’Europe. Thibaut Guignard demande « une meilleure répartition des fonds qui, du fait des orientations stratégiques retenues au niveau européen, favorise davantage les projets urbains que ceux portés par le monde rural ». Pour le Président de Leader France, il faut « prendre d’avantage en compte les ruralités dans le projet européen. Ruralités qui ne sont pas un « problème » mais une part des réponses aux grands enjeux de l’Europe, comme la transition énergétique ».

Émission RMC à Ploeuc-L’Hermitage: Thibaut Guignard défend les territoires ruraux

A Ploeuc-L’Hermitage, salle de l’Etoile, s’est tenue une animation inhabituelle ce jeudi 16 mai de 12h00 à 14h00. La radio RMC y avait installé son studio pour l’enregistrement exceptionnel de l’émission quotidienne d’Eric Brunet.

L’animateur phare de la radio a remis à Thibaut Guignard, Président de la fédération nationale des programmes Leader « la coupe de France de gaspillage d’argent public ». « Nous ne remettons pas cette coupe au responsable de ce scandale. Au contraire, nous la remettons à celui qui représente les territoires ruraux qui attendent depuis des années les subvention promises » a déclaré Eric Brunet.

Leader est un programme européen de développement rural. L’Europe a attribué 700 millions d’euros dans le cadre du programme européen de développement rural Leader à la France pour la période 2014-2020. De nombreux projets existent en milieu rural, mais les subventions ne sont pas versées en raison de blocages administratifs franco-français entre l’État et les Régions, autorités de gestion de ce fonds.

Le Président de Leader France a ainsi précisé : « 87 millions d’euros : c’est ce qu’a versé l’Union européenne à la France, une aide ayant pour vocation de développer des projets ruraux, comme l’installation d’un artisan dans une commune. Mais à moins d’un an de la date butoir, le pays n’a utilisé que 4%. Et le pays a seulement jusqu’à 2020 pour verser cette aide à défaut de quoi la France devra rendre l’argent. »

Thibaut Guignard a déclaré « je ne me réjouis pas de recevoir cette coupe qui symbolise le marasme dans lequel se trouve le programme Leader en France. Je la partage avec les équipes des 340 territoires ruraux qui rament sur le terrain. Et je la dédie à tous ceux qui depuis quatre ans, dans les Ministères et les Conseils régionaux me répondent « c’est de la faute des autres ».

Cooper’Act, séminaire européen de la coopération LEADER

La coopération au cœur des fondamentaux du programme Leader

Leader France, fédération nationale représentant les 340 territoires ruraux engagés dans la démarche LEADER, s’engage en faveur de la promotion du programme européen de développement rural LEADER. A ce titre, la Fédération a érigé la coopération entre territoires ruraux, acteurs de premier plan, en outil de construction de l’Union européenne par ses territoires.

Le programme Leader a par exemple permis au Pays de Saint-Brieuc de conduire une étude comparée avec Kresowi Sasiedzi au sud-est de la Pologne, dédiée à la valorisation et à la pérennisation des pratiques culturelles folkloriques, en vue de recruter de jeunes danseurs et musiciens.

Coopération européenne : intérêts et enjeux pour les territoires ruraux

L’expérience de capitalisation du programme Leader a montré que la coopération aide efficacement les zones rurales dans la mise en œuvre de leurs projets dans le cadre de stratégiques multi-sectorielles, développées et administrées par les territoires.

Au cours de cette première journée de lancement du séminaire Cooper’Act à Lille, les participants et les partenaires ont pu, lors des tables rondes et ateliers thématiques, renforcer leurs connaissances en montage de projets de coopération européenne.

Le premier atelier s’est intéressé aux différents stades d’avancement des projets. Quant au second atelier, la présentation des spécificités de la coopération française a été suivie de vifs échanges entre participants, en présence de Nicolas Lebas, Vice-président du Conseil régional des Hauts-de-France.

Emmanuel Macron au Congrès des Maires de Bretagne

Six cents maires bretons ont accueilli Emmanuel Macron lors des Assises des maires de Bretagne le mercredi 3 avril au Palais des Congrès de la baie de Saint-Brieuc vers 11h30.

L’ « esprit de proposition, de construction et de développement » des maires bretons

Ces Assises ont été guidées par un « esprit de proposition, de construction, et de développement » comme l’a rappelé en introduction Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas (Finistère) et Président de l’Association des Maires de Bretagne. En effet, les maires réunis dans des groupes de quatre dédiés aux quatre thèmes officiels du grand débat national ont pu exprimer leur vision, leurs enjeux et difficultés sur la scène du Palais des Congrès.

Les édiles bretons ont restitué au Président de la République le fruit de leurs travaux réalisés lors d’une enquête menée auprès des 1208 maires de Bretagne visant à formaliser leurs attentes. Si 62% des 500 répondants déplorent le mille-feuille administratif et 65% considèrent que la suppression de la taxe d’habitation a eu un impact négatif, 72% voudraient bénéficier d’un droit d’expérimentation, et 63% ne ressentent pas de « décrochage » de leur territoire.

Les maires ont été plutôt convaincus par l’intervention du Président de la République, notamment par sa volonté de « redonner des libertés d’agir à nos territoires. » Les premières mesures sont attendues à la mi-avril, post grand débat, « cette expérience démocratique inédite, née du mouvement sociale des Gilets jaunes».

Le discours du Président Macron : expérimentation, taxe d’habitation, coordination État-collectivités

Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la différenciation, ce qui pourrait se traduire par l’expérimentation en région Bretagne, en continuité avec ses déclarations de juillet 2018 à Quimper, à savoir ériger la Bretagne en « laboratoire de l’innovation et de l’action publique de demain. ». Le 8 février 2019, Édouard Philippe et Loïg Chesnais-Girard ont signé un « contrat pour l’action publique pour la Bretagne », engageant la différenciation dans les domaines de la transition écologique et énergétique, l’aménagement du territoire, la maritimité, l’économie agricole et agro-alimentaire, le tourisme, la culture et les langues régionales.

S’agissant de la suppression de la taxe d’habitation, Emmanuel Macron a abordé la possibilité pour les collectivités de compenser cette suppression : « Nous pourrions transférer le foncier du Département à la commune ou avoir un morceau d’impôt national transféré à la commune. Ce que je veux vous assurer, c’est qu’il n’y aura aucun désavantage. »

Enfin, le Président de la République a rappelé le succès de la suppression de 2000 circulaires mettant un terme à une quarantaine de règles régissant la coordination entre les services de l’État et les collectivités. Il a également émis l’idée selon laquelle l’ensemble des services de l’État pourrait être régis par un commandement unique dans un département, à l’exception de la justice et de la défense. De fait, les élus bretons ont soulevé les difficultés liés à la complexité de l’administration qu’ils rencontrent quotidiennement, rendant peu aisé l’exercice de leur mandat.

L’intervention de Thibaut Guignard en faveur des territoires ruraux et de l’Europe

Invité de la table ronde « Renforcer la cohésion des territoires », Thibaut Guignard a évoqué la nécessité de définir collectivement les ruralités aujourd’hui multiples et mal connues. De ce constat, Thibaut Guignard a expliqué que la situation des communes rurales était très variable, notamment sur le plan de l’accessibilité des services aux publics. A ce titre, le maire de Ploeuc-L’Hermitage a salué la volonté de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, de créer un groupe de travail dédié.

Thibaut Guignard a évoqué le succès du dispositif ICI (Inter Collectivités Info). Ce dispositif informe, accompagne et oriente les usagers du service public. Les usagers sont ainsi réorientés vers l’Agglomération, le Département ou la Mairie, et mieux informés sur les politiques publiques portées par les collectivités territoriales.

Enfin, le Vice-Président du Conseil départemental des Côtes d’Armor a assuré que le projet européen de la France devait faire une place aux territoires ruraux. En effet, la politique européenne de développement rural est aujourd’hui limitée au programme Leader alors que nous avons besoin d’un Agenda Rural Européen, une « ruralisation » de l’ensemble des politiques européennes. « Qui a voté pour les eurosceptiques en Europe orientale ? Qui a voté pour le Brexit au Royaume-Uni ? »

Alimentation durable : Ploeuc-L’Hermitage soutient Agriculteurs de Bretagne

Première collectivité des Côtes d’Armor à adhérer à Agriculteurs de Bretagne, Ploeuc-L’Hermitage a signé mardi soir une charte de soutien à l’association. Convaincue que l’agriculture est vitale pour l’avenir de la région, la commune rurale versera ainsi 420€ par an, soit 10 centimes par habitant et par an, à Agriculteurs de Bretagne.

Les Côtes d’Armor, territoire d’agriculture

D’après Armorstat, le département des Côtes d’Armor est le 7ème département français en termes d’actifs agricoles. En 2014, les 7 921 exploitations agricoles costarmoricaines actives employaient 18 687 actifs, soit 27 % des actifs agricoles bretons.

La part des agriculteurs dans le total des actifs du département est estimée à 7,3%, proportion nettement supérieure à celle constatée en Bretagne (4,4%) et en France métropolitaine (2,5%).

Le maire de Ploeuc-L’Hermitage a rappelé l’importance de la filière agricole dans la commune qui compte 58 exploitations produisant du lait, des céréales, du porc et des pommes de terre, dont la traditionnelle Belle du Lié.

Une image positive de l’agriculture bretonne

Selon deux études menées par l’association, près de la moitié des agriculteurs pense que les Bretons ont une perception négative d’eux, alors que 82 % des Bretons les perçoit positivement. Quant aux Français, ils sont 86 % à avoir une bonne image de leurs agriculteurs. Premier levier de développement régional, la filière agricole et agroalimentaire bretonne bénéficie à trois millions de Bretons, ce que l’association Agriculteurs de Bretagne met en avant dans un discours progressiste.

Le soutien de la collectivité de Ploeuc-L’Hermitage à l’association Agriculteurs de Bretagne

L’association est animée par la volonté de rétablir le dialogue entre agriculteurs et Bretons, ces derniers souhaitant améliorer leur connaissance et leur compréhension de l’agriculture et de ses enjeux. Les actions de sensibilisation des Agriculteurs de Bretagne sont multiples et ciblées : au Roudourou, au Stade Rennais, sur la Route du Rhum, lors de portes ouvertes dans les exploitations, mais aussi sur les réseaux sociaux grâce aux témoignages d’agriculteurs.

Le défi de la « souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle »

Le Conseil départemental des Côtes d’Armor mène une politique agricole volontariste, comme l’a souligné Loic Roscouet, conseiller départemental délégué à l’agriculture : « Nous soutenons le laboratoire public d’analyse Labocea et la filière équine qui soutient le cheval breton par exemple. Nous proposons aussi un outil, Agrilocal, qui met en relation les acheteurs de la restauration collective avec les agriculteurs qui vendent en circuit courts». Agrilocal permet ainsi à Ploeuc-L’Hermitage de proposer des produits biologiques et locaux dans les 700 repas préparés par la cuisine municipale.

Thibaut Guignard a rappelé le rôle capital que jouent les territoires agricoles, notamment dans le façonnement du territoire national et européen, la création d’emplois, et l’alimentation durable. L’alimentation durable bénéficie d’une attention particulière à l’heure de la réinvention de la PAC, une politique européenne historique et dédiée aux territoires. Si le premier pilier de la PAC est consacré à l’agriculture, le second pilier, celui du développement rural, mériterait également un juste investissement au vu du potentiel des territoires, notamment en matière d’alimentation durable.

« Le café du marché » : territoire et lien social

Programme « Sénior + » : « Le café du marché »

Depuis le mois de juin dernier, la Mairie, en partenariat avec Familles Rurales, propose « le Café du Marché » dans le cadre du programme « Sénior + ». Les aînés Ploeucois et L’Hermitageois vivant à leur domicile peuvent ainsi bénéficier d’un transport pour le marché, d’une aide pour les courses et d’un moment de convivialité dans l’un des cafés du centre-bourg. Le programme « Sénior + », et plus précisément « le café du marché » a la vertu de créer du lien social en luttant contre l’isolement de nos aînés. 

La mission de service civique de Chloé s’achève

Chloé GARANDEL était en charge du projet depuis son lancement dans le cadre d’un service civique. Depuis le 24 janvier, Valérie BOTREL, agent de la mairie de Plœuc-L’Hermitage a pris le relais. Jeudi midi, lors du passage de relais, le Maire de Ploeuc-L’Hermitage Thibaut GUIGNARD a remercié Chloé Garandel pour « le travail réalisé, l’esprit d’initiative mais aussi le lien de confiance tissé avec les bénéficiaires ». Chloé GARANDEL a en effet organisé plusieurs animations qui ont permis aux bénéficiaires du programme de transmettre des savoir-faire, notamment en cuisine traditionnelle aux autres usagers et aux élus.

La mobilité et la culture au cœur de nouvelles études

Thibaut Guignard souhaite non seulement pérenniser ce service, mais aussi profiter de cette dynamique et de la vitalité des associations et de la culture qui caractérise le territoire pour « étudier la possibilité de mettre en place d’autres services comme des ateliers de lecture, un transport pour les rendez-vous médicaux … ». Le Maire a évoqué la possibilité d’un financement dans le cadre du programme européen de développement rural Leader, occasion de rappeler l’ouverture de la commune rurale à l’Europe.

Un service gratuit et sur inscription

Le service est gratuit. L’inscription se fait à l’accueil de la Maire, avant le mardi midi pour le jeudi suivant au 02 96 64 22 00. Les inscrits reçoivent ensuite un appel téléphonique pour confirmer l’horaire de passage. 

Ploeuc-L’Hermitage à l’ère du numérique

Ploeuc-L’Hermitage connecté

La Mairie a décidé de renforcer son offre digitale et numérique. Ainsi, le site internet a été repensé et une application municipale a vu le jour, téléchargeable sur les différents modèles de smartphones.

Une offre complémentaire

« Il ne s’agit pas de remplacer l’accueil physique en Mairie et le contact humain mais de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de faire un certain nombre de démarches en ligne ou via l’application sept jours sur sept et 24/24 » précise le Maire. L’accueil de la Mairie est d’ailleurs labellisé ICI (Inter Collectivités Infos) qui délivre une information de proximité sur les compétences de la commune mais aussi de l’Agglomération et du Département.

Une application communale

L’application « Plœuc-l’Hermitage » permet de réaliser de nombreuses démarches en ligne : accès aux informations et aux actualités, réservation de salle, signalement de problèmes (dépôt sauvage, nid de poules dans la voirie, éclairage public défectueux,…). Il est ensuite possible de suivre l’avancement de sa requête. Le paiement en ligne est également possible grâce au dispositif sécurisé de la Direction Générale des Finances Publiques TIPI (Titre Payable sur Internet). 

Une appli « déchets »

Lors de la cérémonie des voeux, l’application « Hoali » développer par Saint-Brieuc Armor Agglomération a également été présentée. Cette application permet de trouvez l’information sur le bon geste de tri, de localiser le bon point de collecte, de recevoir une notification pour sortir sa poubelle…

Également sur les réseaux sociaux

Plœuc-l’Hermitage est également présente sur Facebook et Twitter pour relayer les informations sur la vie locale, les initiatives municipales mais aussi les offres d’emplois, les informations de Saint-Brieuc Armor Agglomération…

Pratique : pour télécharger les applications, rendez-vous sur le site de la commune www.ploeuclhermitage.bzh ou sur le store de votre smartphone. Il vous faudra alors créer un compte personnel en quelques clics.

2019 : investir les territoires et renouveler la démocratie

2018 nous a rappelé l’engagement de nos armées et des forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme qui doit demeurer une priorité nationale et européenne et renforcer l’autonomie stratégique européenne. En effet, l’attentat de Strasbourg le 11 décembre 2018 revendiqué par le groupe État islamique, qui a fait 5 morts et 11 blessés, a une nouvelle fois endeuillé la France. Les fondamentalistes attentent à notre culture, à notre art de vivre, aux lieux symboliques de notre Nation, et à ce qui évoque particulièrement la vie : Le Bataclan à Paris, la Promenade des Anglais à Nice, le Marché de Noël de Strasbourg.

2018 a également vu naître le mouvement des « Gilets Jaunes », qui a souligné et souligne le mal-vivre de bon nombre de nos concitoyens depuis plusieurs décennies, notamment dans les territoires ruraux. Les revendications des « Gilets Jaunes » ne sont pas uniquement celles des « automobilistes en colère », ce sont celles d’une France péri-urbaine, rurale et ultramarine que la loi sur les métropoles et les politiques publiques successives ont particulièrement oubliée. Si certaines revendications sont légitimes, telles qu’une juste considération de tous les territoires et de leur potentiel, la violence envers les personnes et les biens publics, ainsi que le blocage de l’économie doivent cesser.

2019 a l’ambition de réconcilier les Français avec les institutions. Vanik Berberian, le Président de l’Association des Maires Ruraux de France a ainsi entrepris de présenter à l’exécutif les doléances collectées par les maires. Dans l’esprit des consultations citoyennes sur l’Europe, le « grand débat national » devrait permettre aux Français et aux territoires de porter leurs idées et propositions ayant trait à la fiscalité, à l’organisation de l’État et des services publics, à l’écologie et à la démocratie.

Si le grand débat national sera l’occasion d’aborder nos problématiques, il pourra aussi valoriser les réussites passées et à venir de nos territoires, notamment ruraux, et montrer la nécessité d’investir ces derniers. Le programme européen de développement rural Leader pourra notamment être abordé, offrant l’opportunité de structurer démocratiquement le projet européen : il assure une présence et une visibilité de l’Europe dans chaque commune, dans chaque village européen. A ce titre, la couverture médicale, le déploiement de la fibre, la présence des services publics, les mobilités, l’offre culturelle, la transition énergétique, ou l’alimentation durable pourront être évoqués au travers des quatre thèmes de ce débat.

Si le grand débat est prometteur, il est aussi salutaire à l’horizon d’un scrutin rendu décisif par les désaveux successifs des peuples européens lors du référendum de 2005, des élections européennes de 2014, et du BREXIT. La France doit porter des politiques publiques européennes favorables aux territoires ruraux, et mettre l’accent sur la politique de cohésion en ces temps troublés.

Reportage 14/01 Europe 1 : L’incroyable gâchis des 700 millions d’euros pour le développement rural

Reportage de Théo Maneval sur Europe 1 : L’incroyable gâchis des 700 millions d’euros pour le développement rural

Bruxelles a alloué 700 millions d’euros à la France pour le développement de projets ruraux, à dépenser entre 2014 et 2020. A un an de l’échéance, seulement 3% de l’enveloppe ont été dépensés. Le reste pourrait bientôt être perdu.

https://www.europe1.fr/economie/lincroyable-gachis-des-700-millions-deuros-daides-europeennes-alloues-a-la-france-pour-le-developpement-rural-3838040

C’est un incroyable gâchis ! Les 700 millions d’euros d’aides européennes pour la France pourraient bientôt partir en fumée. Ces aides ont pour vocation à développer des projets dans les campagnes comme l’installation d’un artisan dans une commune, l’achat de matériel pour des agriculteurs ou des postes d’animateurs dans des centres sociaux, par exemple. Pour cela, l’Europe a alloué 700 millions d’euros à la France, à dépenser entre 2014 et 2020. Sauf qu’à un an de la date butoir, seulement 3% de cette enveloppe ont été dépensés.

Aides européennes pour le développement rural : 700 millions d’euros qui pourraient bientôt s’évaporer

« Ce n’est pas une aide, ça devient un poids ! » Les grands perdants dans cette histoire, ce sont ceux qui ont monté ces projets. Des dossiers pensés, réfléchis, validés à trois niveaux : le département, la région, l’Union européenne. Finalement, ils ne touchent rien. Ce sont parfois des entreprises, ou des associations, comme celle de Bénédicte Vivion, à La Châtaigneraie, en Vendée. En 2017, elle a monté en 2017 un gros festival, qui a fait venir plus de 10.000 personnes dans ce village de moins de 3.000 habitants. L’Europe lui a accordé 30.000 euros, à travers le fond Leader. Aujourd’hui elle les attend toujours, et c’est même devenu un handicap.

« C’est un stress ! On a dû contracter un premier prêt. Comme la subvention n’avait toujours pas été versée, on a dû en contracter un second. Là on est à plus de 1.200 euros d’intérêts et de frais de dossier. Donc en fait, on devait nous donner 30.000 euros mais notre dette s’alourdit de jour en jour ! Ces 30.000 euros on les espère tellement, parce qu’on dit a nos fournisseurs : ‘Vous allez être payés.’ Mais ils ont l’impression qu’on leur ment. En plus, ce sont des entreprises locales que l’on a fait travailler, on les a mises en péril. Donc ce n’est pas une aide, ça devient un poids ! », confie-t-elle sur Europe 1.

La France totalement responsable. C’est un dysfonctionnement 100% français. La responsabilité incombe aux régions et à l’État. Jusqu’en 2014 c’est l’État qui gérait le fonds Leader, et tout fonctionnait très bien. Mais cette année-là, il a confié la gestion des dossiers aux régions. Sauf qu’elles n’étaient pas prêtes et qu’en plus, elles devaient gérer en même temps leur fusion, et leur passage de 22 à 13 régions.

Résultat, le traitement des dossiers a pris énormément de retard. C’est mécanique, moins de régions signifie plus de dossiers à traiter pour chacune d’entre elles. Comme l’Etat a, en plus, gardé l’autorité de déclencher les paiements, ça a rajouté une étape supplémentaire. Et cerise sur le gâteau, le logiciel informatique qui gère tout cela n’a pas fonctionné jusqu’à l’année dernière. Ainsi, aujourd’hui, 5.000 porteurs de projets, comme Bénédicte, attendent de l’argent qu’on leur a promis.

« On ne va quand même pas renvoyer 700 millions d’euros à Bruxelles ! » Plus grave, 97% de l’enveloppe doit encore trouver preneur. Et il y a urgence à verser cet argent car si cela n’est pas fait d’ici fin 2020, ces 700 millions d’euros seront perdus, renvoyés à l’Union européenne. C’est ce qui désespère Thibaut Guignard, le président de Leader France, qui représente les porteurs de projets : « C’est terrible ! Depuis 2014 on nous a dit : ‘Ne vous inquiétez pas, on va mettre les outils en place, vous allez voir ce que vous allez voir.’ Mais on n’a rien vu ! Les régions et le gouvernement n’ont pas pris la mesure du risque de crash généralisé du programme. Aujourd’hui on demande à rencontrer les ministres, que les choses se débloquent. On ne va quand même pas renvoyer 700 millions d’euros à Bruxelles ! »

Pour éviter la catastrophe, les régions assurent qu’elles mettent le paquet. On explique par exemple que la région Pays de la Loire a embauché 12 personnes rien que pour ça. La Nouvelle Aquitaine, de son côté, en a engagé 31. En tout cas, il y a réellement urgence. La France est l’avant-dernier pays d’Europe pour le versement de cette aide. Pendant ce temps, le Danemark ou la Roumanie ont dépensé toute leur enveloppe et demandent même une rallonge à Bruxelles !

Par Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau

Invité de la matinale d’Euradio : les subventions Leader et l’imbroglio français

Invité de la matinale d’Euradio le 15 janvier 2019, Thibaut Guignard a présenté les difficultés françaises de mise en œuvre du programme Leader, programme européen de développement rural, en dépit des savoir-faire des territoires.

Jean-Paul Bouché & Thibaut Guignard – subvention leader : l’imbroglio français